Rééducation
Les tendinites ou tendinopathies sont parmi les pathologies les plus fréquentes que l’on rencontre au cabinet et occupent une grande partie de la journée d’un kiné du sport.
Cette douleur du tendon et la compréhension de la maladie est complexe et se rencontre chez le sportif ou chez la personne qui répète des mêmes gestes tous les jours (exemple : souris d’ordinateur, instrument de musique, appareil professionnel). Nous utiliserons le terme tendinite pour plus de clarté mais il est abandonné en médecin au profit du terme tendinopathie qui décrit mieux l’ensemble des causes pouvant affecter un tendon. Pour rappel, un tendon est un tissu très rigide faisant la liaison entre un muscle et l’os sur lequel il s’attache.
Les zones les plus fréquemment touchées sont la tendinite du tendon d’Achille, la tendinite du tendon rotulien, la tendinite du tendon des muscles du coude (épicondyliens).
Le traitement complet de la tendinite en kinésithérapie a considérablement évolué ces dernières années avec la proposition d’un nouveau modèle. Il dure entre 3 semaines et 6 mois en fonction du stade d’évolution de la pathologie.
Le plus important lors du traitement est la remise en charge progressive du tendon et la reprise progressive des activités physiques afin de renforcer le tendon, et le faire cicatriser.
La rééducation des tendinites s’adresse aux patients de tous âges ayant un diagnostic de tendinite, posé par le médecin traitant ou le médecin du sport.
Blessure sportive fréquente, la tendinite est également une maladie professionnelle très répandue. En effet, les sportifs ne sont pas les seuls à effectuer des mouvements répétitifs pouvant affecter les tendons.
Ainsi, parmi les différents profils de patients reçus en consultation pour le traitement d’une tendinite, on peut mentionner :
Le traitement d’une tendinite en kinésithérapie s’adapte au mode de vie et aux objectifs de chaque patient.
Les patients sportifs bénéficient d’un accompagnement ciblé, visant la reprise progressive de l’activité pratiquée et à terme la reprise de la performance sportive équivalente au niveau antérieur. Ces patients bénéficient également de corrections de leur hygiène de vie sportive (sommeil, alimentation variée, hydratation, dosage de l’entraînement).
Les patients peu ou pas sportifs, qui sont handicapés par une tendinite chronique en partie due à leur travail quotidien bénéficeront d’une rééducation adaptée avec des massages, des soins de physiothérapie, des exercices doux et progressifs dans le but de renforcer la musculature et ainsi réduire l’exposition du tendon aux contraintes de la vie professionnelle ou artistique.
Il existe aujourd’hui un consensus scientifique qui déconseille fortement le repos total dans le cadre du traitement des tendinites.
En effet, il est important d’effectuer un minimum d’exercices et de contractions musculaires dans le but d’exercer des contraintes mécaniques de traction dans l’axe de charge du tendon, pour favoriser le réalignement des fibres tendineuses. Les professionnels de santé recommandent généralement de doser l’activité sportive en cause et de compléter par une activité ne sollicitant pas ou peu le tendon lésé. Si le repos total n’est pas formellement interdit, il doit être limité à une période très courte, afin d’éviter les effets délétères d’affaiblissement sur les muscles et les tendons.
D’où l’importance d’entamer assez rapidement une rééducation chez un kinésithérapeute, pour mettre en place un travail d’intensité progressive sous la supervision du kiné du sport. Les objectifs de cette rééducation sont multiples :
Pour le soulagement des douleurs, les kinésithérapeutes emploient principalement des techniques manuelles, comme les massages, les massages transverses et profonds, ainsi que des traitements de physiothérapie comme les ultrasons, la TECAR thérapie, le laser et les ondes de choc. En particulier, les ondes de choc stimulent le processus de réparation des tendons et diminuent la production d’interleukine et de la substance P, qui sont parmi les principaux médiateurs de l’inflammation et de la douleur. Dans les premiers stades de la rééducation, et en fonction du stade de la tendinite, des étirements passifs doux sont également pratiqués.
Une fois que les douleurs ont diminué et permettent le mouvement, la cicatrisation du tendon repose essentiellement sur des séries de contractions musculaires pour permettre un dosage de la charge et ainsi remodeler les fibres du tendon lésées.
Longtemps, seul un travail excentrique (contractions musculaires + étirements) était recommandé pour ses bienfaits :
Cette modalité de traitement donne d’excellents résultats, et peut être pratiquée dès que la douleur au repos a disparu. Elle est inspirée d’un protocole mis au point par le médecin canadien Stanish en 1985, pour la rééducation du tendon calcanéen.
Le protocole de Stanish comprend un échauffement, un étirement statique, un travail excentrique, un étirement statique puis un glaçage. Il doit être réalisé quotidiennement pendant 6 semaines, avec une progression régulière des exercices excentriques en charge et en vitesse. Depuis 1985, le protocole de Stanish a connu quelques évolutions, mais ses grands principes et son efficacité restent inchangés.
Mais depuis quelques années, un nouveau modèle permet de mieux comprendre la pathologie du tendon. Il s’agit du modèle de Cook and Purdam. Jill Cook et Craig Purdam ont proposé un nouveau modèle de compréhension de la maladie en se basant sur leurs travaux de recherche.
Nous avons ainsi 3 stades de tendinopathies :
Dans ces 3 cas, on ne constate pas d’inflammation du tendon même si parfois des réactions inflammatoires peuvent se produire au sein des tendons entraînant un oedème local et des douleurs aiguës.
Dans le cadre de la rééducation d’une tendinite, le kinésithérapeute peut également élaborer un programme d’exercices de gainage et de renforcement musculaire, pour modifier les contraintes exercées sur le tendon et réduire le risque de lésion.
Enfin, le travail sur les facteurs de risque est indispensable, et permet d’éviter les récidives. Cette dimension de la rééducation peut impliquer des exercices de souplesse, des recommandations sur l’échauffement et la progressivité des entraînements, ainsi que des conseils sur l’alimentation, l’équipement sportif et l’aménagement du poste de travail. Enfin, une modification du geste sportif est parfois nécessaire pour obtenir une meilleure répartition des forces.
La rééducation d’une tendinite s’inscrit sur un temps long. En effet, tout au long de cette prise en charge, il est primordial de respecter les règles de la non douleur et de la progressivité.
Ainsi, en fonction de la gravité des lésions et du stade de la tendinopathie, et surtout de la taille du tendon concerné, de l’intensité des symptômes et du rythme de progression du patient, on estime qu’il faut compter 3 semaines à 6 mois pour la rééducation d’une tendinite.
Pendant ce laps de temps, les patients doivent généralement adapter l’activité responsable des douleurs et compléter par une activité compensatoire, pour que la cicatrisation puisse se faire sans obstacle. En revanche, la rééducation doit être suivie rigoureusement afin de respecter la cicatrisation du tendon.
Pour rappel, un tendon est un tissu sans apport de sang (ou très peu). Un tendon est de couleur blanche et privée de globules rouges donc la cicatrisation se fait lentement.
Les kinésithérapeutes recommandent généralement à leurs patients des exercices et activités à pratiquer régulièrement afin de se maintenir en mouvement, tout en préservant le tendon lésé.
Les séances de kinésithérapie donnent généralement de très bons résultats sur les tendinopathies. En effet, les exercices et techniques proposés stimulent le processus de régénération du tendon, en favorisant la synthèse et le réalignement du collagène. Ces mécanismes permettent une reprise progressive des activités avec une structure tendineuse en bon état. En parallèle, la thérapie manuelle et les techniques de physiothérapie sont très efficaces sur la réduction des douleurs.
Bien entendu, la participation active du patient est indispensable pour que la rééducation produise le résultat escompté. Les exercices excentriques doivent être réalisés quotidiennement, et les conseils du kinésithérapeute appliqués aussi rigoureusement que possible pour prévenir les récidives.
L’échec du traitement kinésithérapique est rare. La chirurgie peut être envisagée en dernier recours lorsque les traitements médicaux et la rééducation n’entraînent aucune amélioration, qu’une déchirure interne au tendon ne cicatrise pas naturellement, ou lorsque les douleurs tendineuses deviennent chroniques. Ces cas représentent une part assez faible des patients traités en kinésithérapie. Il s’agit dans ce cas du dernier stade proposé dans le modèle du continuum de Cook et Purdam. Ce type de tendon présente des nombreuses fissures intra tendineuses et de micro ruptures rendant très difficile un retour en arrière. Dans ces cas rares, la chirurgie peut être un bon recours. La technique proposée est alors un peignage tendineux permettant de relancer une cicatrisation.
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