Blog : conseils de kiné
Le pied est soumis à de nombreux traumatismes. L’aponévrosite plantaire se traduit par un surmenage de la partie proximale de l’aponévrose. En l’absence de traitement, l’appui talonnier devient de plus en plus douloureux, à l’origine d’une boiterie avec défaut d’appui et des difficultés de chaussage, d’où l’importance d’une prise en charge adaptée, notamment en kinésithérapie.
L’aponévrose est une membrane fibreuse très épaisse localisée à la partie plantaire du pied, qui a pour rôle d’emmagasiner l’énergie lors de la marche. Sa partie moyenne va de la tubérosité du calcanéum aux capsules métatarso-phalangiennes et sa partie interne va de la tubérosité interne du calcanéum à la gaine tendineuse du premier orteil.
Cette membrane s’intègre dans un complexe fibreux plus important, appelé complexe suro-achilléo- plantaire, lequel prend naissance en arrière du genou, se prolonge en arrière de la jambe par le tendon d’Achille, se réfléchit sur le calcanéum pour se terminer sur les têtes métatarsiennes. L’aponévrose plantaire apparaît ainsi comme la partie plantaire d’une structure plus globale.
L’inflammation de l’aponévrose plantaire, ou aponévrosite plantaire, survient en cas de tractions anormales ou répétées, par exemple lors d’importantes sollicitations sportives (une longue marche ou une course…). Le surpoids ou la manutention d’objets lourds peuvent également être mis en causes.
Cette traction sur l’aponévrose entraîne des contraintes mécaniques sur les insertions de l’aponévrose, notamment à l’arrière au niveau de l’insertion calcanéenne, où les pressions sont particulièrement élevées. C’est justement cette traction importante sur une zone limitée qui est à l’origine des douleurs talonnières et des éventuels signes radiographiques.
L’examen clinique montre que le maximum de la douleur, aggravé à l’appui et la marche, siège toujours à la partie médiale du talon et non pas à la partie médiane. La douleur est vive le plus souvent sans irradiation, et oblige parfois les patients à une marche sur l’avant pied ou le bord externe du médio-pied.
Tout d’abord, il convient de confirmer le diagnostic en réalisant un bilan radiographique pour rechercher des signes de gravité ou de chronicité sous la forme d’une ossification de son insertion calcanéenne.
L’échographie et l’IRM permettent de valider la pathologie en révélant l’inflammation de l’aponévrose et en recherchant des signes de gravités (fissurations). Cette dernière montre généralement une anomalie de signal en regard de l’insertion proximale.
La souffrance aponévrotique doit tout d’abord être traitée par une mise en décharge relative associée à une physiothérapie antalgique et anti-inflammatoire. L’adaptation du chaussage et la diminution des facteurs favorisants, comme l’activité intensive ou le surpoids, sont les premiers moyens à envisager. La correction de troubles architecturaux du pied par la confection d’orthèses plantaires (semelles orthopédiques) constitue aussi un excellent moyen de soulager l’inflammation de l’aponévrose.
La kinésithérapie de rééducation, par étirement de l’aponévrose plantaire et de l’ensemble de la chaine suro-achilléo-plantaire, permet de diminuer la pression et de réduire l’inflammation. Des massages transverses profonds peuvent aussi être pratiqués. Les ondes de chocs peuvent également être envisagées et l’infiltration de corticoïdes peut quant à elle soulager la douleur.
L’évolution se fait souvent vers l’aponévrosite chronique, dont le traitement est extrêmement difficile. Dans ces conditions, une intervention chirurgicale peut se justifier comportant une section de l’aponévrose à 1 ou 2 centimètres de son insertion. Ce geste sera réalisé par une courte voie d’abord ou en percutané. Petite particularité chez le sportif, il ne faut sectionner que les 2/3 médiaux de l’aponévrose et ne surtout pas toucher à une éventuelle épine calcanéenne. Une immobilisation par résine souple pendant 3 semaines favorise les suites. La reprise sportive est très progressive et une orthèse plantaire doit être préconisée.
Dans les cas sévères, on parle de rupture de l’aponévrose, à l’origine d’une vive douleur avec impotence fonctionnelle. La douleur exacerbée par la palpation et la mise en tension de l’aponévrose est plus distale que celle de l’aponévrosite. L’IRM affirme le diagnostic et une immobilisation de 6 semaines, dont 3 sans appui, permet la cicatrisation.
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